Préservez le droit d’asile des Érythréens en Suisse!

Préservez le droit d’asile des Érythréens en Suisse!

Lancée le
11 septembre 2017
Adressée à
Simonetta Sommaruga (Madame la conseillère fédérale)
Pétition fermée
Cette pétition avait 13 693 signataires

Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par N A

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Depuis 2016, la Suisse rejette un nombre croissant de demandes d'asile d'Érythréens. Or la situation en Érythrée, une des dictatures les plus brutales du monde, n'a pas changé. Signez la pétition pour demander que la Suisse respecte sa tradition humanitaire.

 

POUR LE DROIT D’ASILE DES ÉRYTHRÉENS !

 

Madame la Conseillère Fédérale,

 

Nous sommes choqués par le changement d’attitude de la Suisse face aux Érythréens : depuis l’été 2016, la Suisse a entrepris de rejeter les demandes d’asile d’un grand nombre de requérants érythréens, alors que la situation de l’Érythrée ne s’est clairement pas améliorée. Nous considérons que le Parlement s’acharne sur les ressortissants de ce pays, ce qui leur a par exemple valu en 2013 une très injuste «lex eritrea» («Ne sont pas des réfugiés les personnes qui, au motif qu'elles ont refusé de servir ou déserté, sont exposées à de sérieux préjudices ou craignent à juste titre de l'être», art 3.3 Lasi).

Le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits des migrants, François Crépeau, critique ce durcissement de la Suisse, estimant qu’«il n’y a aucune raison valable qui justifie ce changement.» (Le Temps, 17.02.2017).

 

Selon les rapports de l’ONU, les Érythréens et les Érythréennes continuent à subir les violations suivantes :

Service national de durée indéfinie, avec travaux forcés ; rafles d’hommes, de femmes et d’enfants jugés aptes au service ; exécution immédiate des récalcitrants ; viol des femmes par des gradés ou d’autres soldats ; arrestations et détentions arbitraires, y compris détention au secret ; torture ; conditions carcérales inhumaines ; atteintes à la liberté de mouvement, d’expression et d’opinion, de réunion, d’association et de religion.

Le gouvernement, qui contrôle tous les médias internes, est accusé de crimes contre l'humanité.

 

Les raisons fréquemment invoquées par le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) pour refuser l’asile aux requérants concernent des incohérences dans leurs récits, notamment sur leur date de convocation à l’armée, ou le nombre de mois ou d’années qu’ils y ont passés. Or, la relation au calendrier n’a pas du tout la même importance dans ce pays que chez nous, un grand nombre de personnes ne connaissant par exemple même pas leur date de naissance. Il leur est également reproché un manque de détails dans leurs récits de convocation ou d’incarcération. Mais nous touchons là un point central de l’arbitrarité des auditions : la plupart de ces migrants sont extrêmement stressés et traumatisés, et perdent leurs moyens, notamment lorsqu’il faut retrouver des dates. Par ailleurs, plusieurs requérants ont rapporté à des personnes de confiance que certains événements sont tellement douloureux qu’ils éprouvent de grandes difficultés à en parler à des inconnus au moment de l’entretien. Ils disent également avoir eu trop peur de la police suisse lors de leur première audition pour oser raconter qu’ils avaient été arrêtés et emprisonnés dans leur pays.

Il est affligeant de constater que les nombreuses recherches actuelles en neurosciences sur la transformation naturelle des souvenirs et sur les effets des traumatismes sur le comportement humain et sur la mémoire ne sont absolument pas pris en compte dans l’évaluation de ces récits.

 

Les personnes qui voient leur demande rejetée ont le «choix» entre retourner en Érythrée, ce qu’ils ne vont certainement pas risquer, et l’aide d’urgence de la Suisse qui leur donne un statut d’assistés, leur permettant juste de survivre avec 10 francs par jour et leur interdisant de travailler. Sans compter les coûts importants qu’il occasionne, ce statut est d’autant plus dommageable que la plupart de ces requérants sont jeunes et motivés à se former à des métiers pour lesquels la Suisse manque souvent de main-d’oeuvre.

 

Les risques encourus par les Érythréens retournant au pays sont décrits ainsi par Madame Sheila B. Keetharuth, rapporteure spéciale de l’ONU sur les droits de l’homme en Érythrée : «les demandeurs d’asile déboutés et les autres personnes qui sont rapatriées en Érythrée, y compris les conscrits insoumis ou déserteurs, risquent d’être torturés, détenus ou enlevés. Il est donc crucial de mettre fin aux accords bilatéraux et aux autres accords entre l’Érythrée et des pays tiers qui mettent la vie des demandeurs d’asile en danger.»

 

Les termes du paragraphe 1 de l’article 3 de la Convention contre la torture sont clairs :

«Aucun État partie n’expulsera, ne refoulera, ni n’extradera une personne vers un autre État où il y a des motifs sérieux de croire qu’elle risque d’être soumise à la torture».

 

Compte tenu de ce qui précède, nous demandons que les auditions des migrants soient effectuées selon des critères respectant la tradition humanitaire de la Suisse, et qu’elle accorde l’asile à tout requérant érythréen menacé de mauvais traitements dans son pays, ceci avec effet immédiat et rétroactif.

 

En espérant avoir retenu toute votre attention et en dans l’attente de votre réponse, nous vous adressons, Madame la Conseillère fédérale, nos meilleures salutations.

 

 

Action citoyenne pour une politique d’asile digne de la Suisse :

 

Groupe d’Appui aux Réfugiés (GAR), Bex ; Groupe d’accueil des Migrants d’Epalinges (GAMEP) ; Groupe Accueil Migrants de la Vallée de Joux (GAMVJ ) ; Coordination Asile et Migration Nord Vaudois (CAMINV) ; Association Ste-Agnès, Leysin ; Versoix accueille ; Stopexclusion, Genève ; elisa-asile, Genève ; Solidaritätsnetz Bern ; Give a Hand, Bern.

 

Comité de soutien:

· Veronica Almedom, membre de la Commission fédérale des migrations, co-directrice d’IFE (Information Forum for Eritrea)

· Associazione DaRe-Diritto a Restare, Ticino

· Centre social protestant (CSP) Vaud

· Collectif R, Vaud

· Communauté S. Egidio, Lausanne

· Coordination asile.ge

· Robert Cramer, conseiller aux États, GE, Les Verts

· Jean-Michel Dolivo, député au Grand Conseil, VD, Solidarités

· Droit de rester, Vaud

· Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV)

· Balthasar Glättli, conseiller national, ZH, Les Verts

· Ada Marra, conseillère nationale, VD, PS

· Lisa Mazzone, conseillère nationale, GE, Les Verts

· Maurice Mischler, syndic, Epalinges, député au Grand Conseil, VD, Les Verts

· Luc Recordon, ancien conseiller aux États, municipal, Jouxtens-Mézery (VD), Les Verts

· Claude Ruey, ancien conseiller d’État et ancien conseiller national, VD, PLR

· Secrétariat romand de l’Entraide Protestante Suisse (EPER)

· SOS Asile Vaud

· Adèle Thorens, conseillère nationale, VD, Les Verts

 

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Décisionnaires

  • Simonetta SommarugaMadame la conseillère fédérale